La Culture littéraire
à l'école primaire


 

Evaluation de français, PE2, IUFM Réflexion sur la littérature dans les Nouveaux progammes de l'école primaire.

 

Pour transmettre savoirs et savoir-faire, les Nouveaux Programmes de l'école primaire proposent de nouvelles manières de travailler concernant, notamment, l'articulation d'activités spécifiques et d'activités transversales. La maîtrise du langage et de la langue française s'inscrit certes dans des activités spécialisées, mais aussi, à l'occasion de tous les autres apprentissages, associant avec attention la qualité du parler, du lire et de l'écrire des élèves. Ainsi, la maîtrise de la langue française est au centre des Nouveaux Programmes, à tous les niveaux de la scolarité primaire.
La littérature et la construction d'une culture littéraire, jusqu'ici ignorées des programmes, font désormais l'objet d'un apprentissage et d'une imprégnation qui commence dès l'école maternelle. Les textes littéraires " doivent être au cœur des activités de l'école primaire " (p.81).
Nous analyserons, dans un premier temps, la place accordée à la lecture des textes littéraires dans les Nouveaux programmes de l'école primaire. Nous nous demanderons, dans un second temps, quelles acquisitions la lecture et la culture littéraire permettent-elles.


Dans la Maîtrise de la langue (CNDP 1992), la compétence numéro cinq fait mention des œuvres littéraires : " S'initier par la lecture et l'écriture à la fréquentation des oeuvres littéraires ". Le développement qui suit précise les modalités d'exploitation possible. Cette initiation aux œuvres littéraires est explicitée dans les Nouveaux Programmes 2001 qui préconisent la construction d'une culture littéraire dès l'école maternelle.
Les programmes du cycle des apprentissages premiers mettent le langage " au cœur des apprentissages " et des activités (p.70) : ils explicitent de manière détaillée l'importance de la préparation à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Il s'agit de familiariser les élèves avec le langage écrit avant même qu'ils ne sachent lire. Pour cela, on leur fait fréquenter " des œuvres fortes (…) qui constituent de véritables classiques (…) tout autant que des œuvres nouvelles "(p.81).
" Cette imprégnation se poursuit à l'école élémentaire afin de constituer une base solide pour les lectures autonomes ultérieures "(p.81). Le cycle des apprentissages fondamentaux approfondit la compréhension des textes littéraires. Elle passe principalement par des lectures orales de l'enseignant. Les Nouveaux Programmes mettent l'accent sur la variété des œuvres rencontrées et précisent que les " lectures en classe doivent être complétées par des lectures personnelles " (p.83). Ils proposent l'articulation de la lecture d'œuvre littéraire et d'un travail d'écriture afin d'assurer la compréhension du texte.
Au cycle des approfondissements, l'objectif réside en la constitution d'une culture de base par la fréquentation assidue de textes littéraires. Les Nouveaux Programmes définissent des horaires pour favoriser le contact à la littérature : chaque semaine, entre 4h30 et 5h30 doivent être consacrées à la lecture des textes littéraires. La littérature fait l'objet au cycle 3 d'un enseignement à part entière. Elle articule lecture, écriture, " échanges et débats " et " compréhension de textes complexes "(p.185). La mise en place d' " ateliers de lecture " permettent un " accès à la lecture autonome "(p.191). L'objectif de ces ateliers est l'amélioration des compétences de lecture des élèves. Ils visent prioritairement l'entraînement.

Les programmes de l'école primaire de 1995 mettaient l'accent sur la lecture comme nécessité, instrument de travail et source de plaisir, sans particulièrement préconiser une étude des textes littéraires. L'introduction de la littérature dans les Nouveaux Programmes a pour but, non seulement d'apprendre à lire, écrire et s'exprimer, mais aussi à construire des connaissances et une culture commune.

La lecture de textes littéraires permet, selon les niveaux de la scolarité primaire, d'acquérir différentes compétences.
Au cycle des apprentissages premiers, l'objectif principal reste l'accès à une bonne maîtrise du langage oral. Cependant, l'accent est mis sur l'articulation lecture-écriture. La fréquentation d'albums et de livres de jeunesse permet l'entrée dans la lecture mais aussi dans l'écrit par la dictée au maître de textes.
Les deux grands axes de travail du cycle deux portent sur la compréhension des textes et sur l'entraînement à la reconnaissance des mots. Pour que ces mots reconnus prennent sens, il faut que l'enfant se familiarise avec le langage écrit. Ainsi, l'apprentissage de la compréhension poursuit le travail commencé à l'école maternelle : la fréquentation quotidienne de la littérature doit permettre une activité orale. C'est lorsque les enfants reformulent avec leurs propres mots les textes entendus, lorsqu'ils débattent, que l'on peut s'assurer que leur compréhension est correcte. Au cycle deux, l'enfant commence à lire et à écrire en autonomie à partir de la littérature. En fin de cycle, il doit pouvoir " lire seul un album illustré lu en classe " et " écrire de manière autonome un texte d'au moins cinq lignes "(p.94). Au cycle des approfondissements, cette autonomie se caractérise par une production écrite plus longue et une capacité d'autocorrection. Cela induit de nouvelles capacités de lecteur telle que " lire personnellement au moins un livre de littérature par mois ", lire des textes plus longs et " mettre en mémoire ce qui a été lu "(p.194).
Pour tous les niveaux, il s'agit essentiellement de donner le goût de lire aux enfants, de leur apprendre à bien lire. En effet, il est important que les enfants adoptent une attitude de lecteur averti, qu'ils prennent conscience que " le sens d'une œuvre littéraire n'est pas immédiatement accessible (…), qu'on ne peut confondre un récit littéraire et un récit historique, la fiction et le du réel "(p.194). En alternant différentes lectures, à voix hautes, silencieuses, résumés, les élèves sont nourris de nombreux textes et se constituent ainsi une culture de référence. L'interprétation des textes est un enjeu important dès la maternelle : elle est assurée grâce aux débats autour des lectures. Elle permet de mettre en avant des valeurs portées par les textes littéraires et une liaison avec l'éducation civique.

Dans la préface des Nouveaux programmes, Jack Lang précise que " les programmes de l'école apportent du neuf sur le fond comme sur la forme ". La lecture des textes littéraires est un de ces aspects novateurs. Elle tient une place à part entière dans les enseignements des trois niveaux. L'accent mis sur la littérature à l'école primaire a pour objectif de constituer une culture de base, d'apprendre à l'enfant à aimer lire et à bien lire. Ainsi, dans la Maîtrise de la langue on peut lire qu'il ne s'agit pas d'aborder la littérature seulement sous un angle utilitaire et fonctionnel mais de permettre à l'enfant " de comprendre le monde et d'en aimer la diversité "(p.41).

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